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Assoc. Française de méditation de Pleine Conscience

06/12/2012
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Le juste milieu

« Avoir ou ne pas Avoir est le juste milieu » (Taïsen Deshimaru).

Toute l’essence du bouddhisme dans cette citation sous forme de koan.

Demeurer dans l’équanimité que l’on possède ou que l’on ne possède pas. Voilà le comportement juste de celui qui marche dans la voie du milieu.

Tout est impermanent, donc l’attachement est nécessairement source de souffrance.

Socrates en son temps était interrogé par des disciples surpris qu’il apprécie tant se promener sur les marchés chatoyant d’Athènes. Il leur répondait plein d’entrain : « J’aime à contempler tout ce dont je peux me passer » !

Mais être dans la voie, ne pas s’attacher, ne signifie pas pour autant être détaché de tout et vivre reclus. Au contraire, il s’agit d’embrasser le Monde dans sa globalité, sans attachement, sans jugement, dans une acceptation totale et bienveillante de tout ce qui se présente, en Pleine Conscience.

Alors notre cœur s’ouvre et le monde révèle ses trésors.

06/12/2012
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La vacuité du Soi

« La vérité ultime de ce que vous êtes n’est pas dans « je suis ceci », ou « je suis cela » mais dans « Je suis » (Eckhart Tollé)

Nous avons trop souvent tendance à nous identifier à nos actes, à nos pensées ou à notre corps.

Nous ne sommes pas notre corps, ni la somme de ce que nous faisons ou pensons.

Nous connaissons des périodes de silence de l’esprit.

Nos pensées vont et viennent, changent de nature, d’objet, et pourtant nous continuons d’exister.

Nos pensées et nos actes actuels – d’adultes – n’ont plus rien à voir avec ceux qui nous animaient quand nous étions enfants.

Notre corps lui aussi s’est entièrement renouvelé, cellule par cellule.

A quoi donc nous identifions-nous ?

Nos pensées, nos actes et notre corps sont par nature impermanents et vides de Soi.

C’est le sens bouddhiste de la vacuité du Soi. L’intégration de cette vacuité est le déconditionnement ultime, qui peut être approché par le développement de la vigilance, de la « présence », qui nous amène à intégrer l’impermanence inhérente à toute chose.

Comme le dit Eckhart Tollé, en proclamant « Je pense donc je suis », Descartes a officialisé l’une des erreurs les plus fondamentales de la pensée occidentale, glorifiant l’identification du Soi au mental … pourtant, plus de 3 siècles plus tard, c’est encore cette pensée qui continue d’être enseignée aux enfants dans les écoles françaises …

A quand l’apprentissage de la Pleine Conscience dès le primaire ?

06/12/2012
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Le sacré dans la banalité

Une belle fable chinoise

« Un jeune homme observe un vieillard qui puisse de l’eau à l’aide d’une simple corde et d’un seau qu’il remonte tout doucement du fond du puits. Le jeune homme s’éloigne et revient avec une poulie. Il s’avance vers lui et lui dit : « regardez vieil homme, en enroulant la corde autour de cette poulie, vous pourrez tirer l’eau sans efforts ». Le vieil homme le regarde plein de douceur : « si j’utilise ton outil, mon esprit va se croire malin et bientôt je ne mettrai plus de cœur dans ce que je fais, seul mes bras travailleront. Et si mon cœur et tout mon corps ne participent pas à ce travail, celui-ci deviendra bientôt sans joie. Si mon travail est sans joie, quel goût aura l’eau selon toi ? » (Extrait du livre « Après l’extase la lessive », de Jack Kornfield)

 

La Pleine Conscience a le pouvoir de rendre sacrés chacun de nos actes, même les plus insignifiants et nous fait ainsi retrouver l’émerveillement dans la banalité des gestes du quotidien.

Comme le disait un maître zen : « il n’y a pas d’Eveil, il n’y a qu’une activité éveillée ».

L’Eveil n’est pas lointain, inaccessible.

Il est ici

Et maintenant.

06/12/2012
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Double lien et méditation

Grégory Bateson a identifié en 1956 un mécanisme puissant qui se met en place au sein par exemple du contexte éducatif : le double
lien ou double contrainte.

Ainsi par exemple les parents mettent souvent leur enfant dans une impasse: « vas te coucher, c’est l’heure, tu es fatigué », dans laquelle ils ne prennent pas en compte son ressenti. L’enfant a 2 choix : s’opposer à ses parents ou accepter et nier son ressenti réel.

La plupart du temps, incapable de s’opposer à ses parents, le jeune enfant apprend à nier ses sensations. Les exemples sont multiples : «Arrête de pleurer, ce n’est rien ». « Finis ton assiette ». « Les garçons ne pleurent pas ». « C’est une grande fille maintenant ». etc.

Insidieusement mais inexorablement, les enfants se coupent de leurs sensations, et se déconnectent de leur corps.

Les conséquences de ce mécanisme sont multiples et souvent très négatives: personnes qui ne prennent pas soin de leur corps et nient leurs véritables besoins (obésité, alcoolémie, tabagisme etc.), personnes incapables de trouver la «bonne distance » dans leur relation au monde et aux autres car elles n’ont pas une conscience claire des limites de leur corps (problèmes relationnels multiples), etc.

Ce problème est considéré par de nombreux psychothérapeutes comme une des causes de trouble les plus fréquentes chez leurs patients (Térésa Robles, hypno thérapeute mexicaine célèbre, élève de Milton Erickson, auteur de « la magie de nos masques » ou « concertos pour 4 hémisphères » le qualifie par exemple du premier des 3 nœuds présents dans la société contemporaine).

Pour se reconnecter à son corps et à ses sensations, la pratique de la Pleine Conscience est particulièrement efficace, en particulier la pratique du « body-scan ». Cette pratique consiste à parcourir mentalement son corps en prenant note des sensations ressenties tout au long du parcours, aller et retour. Elle est inspirée de certaines pratiques de méditation Vipassana (vision profonde) du bouddhisme théravada.

Elle permet également de développer outre la connexion au corps, la concentration, la vigilance, l’équanimité … et bien sûr la patience ! 😉

Un article complet sera dédié à cette pratique prochainement.

06/12/2012
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Compassion et Bienveillance

« Tous ceux qui sont malheureux le sont pour avoir cherché leur propre bonheur.

Tous ceux qui sont heureux le sont pour avoir cherché le bonheur des autres » (Shantideva)

Au-delà de la valeur « morale » des sentiments de compassion ou de bienveillance (que certains peuvent ne pas partager), ce sont des éléments très puissants à introduire dans la pratique méditative, pour au moins 2 raisons.

Nous avons parlé dans un post précédant de l’importance de la vigilance, qui permettait d’éviter d’ancrer des conditionnements inefficaces et de les modifier. Et bien il est possible d’utiliser cette plasticité du cerveau pour l’imprégner de sentiments comme la Compassion ou la Bienveillance ! D’ailleurs en tibétain le mot méditation se dit « Gom », qui signifie « s’habituer à ». La méditation habitue donc le cerveau à certains comportements ou réactions … à nous de choisir ce que nous voulons y inscrire !

Vous constaterez vite qu’une attitude pleine de compassion et de bienveillance bouleverse la vision que nous avons du monde qui nous entoure et augmente singulièrement la qualité de notre vie: le monde n’apparaît plus du tout comme potentiellement hostile, nous sommes plus ouverts, souriants, provoquant chez les autres les mêmes sentiments en retour …

La deuxième raison de l’intérêt d’introduire ces sentiments dans notre méditation, c’est qu’ils favorisent la pratique de la méditation elle-même ! Il est très facile de le vérifier: avant de méditer, asseyez-vous et faites naître en vous ces sentiments (en pensant par exemple à la souffrance d’un proche que vous aimez) … imprégnez-vous bien de ce sentiment … et ensuite revenez à votre pratique méditative « classique ». Vous constaterez que votre esprit est plus concentré, apaisé, ouvert … nous croyons que cet effet est physiologique: cette pratique provoque chez nous des modifications physiologiques cohérentes qui nous rendent réellement plus sensibles, attentifs, ouverts … comportements correspondant bien au sentiment que nous avons volontairement fait naître ! De la même façon qu’en pensant à la souffrance de nos proches nous pouvons réellement provoquer nos larmes, en faisant naître la compassion nous améliorons nos dispositions à méditer ! Cette propriété du cerveau a été objectivée récemment par les scientifiques: il s’agit des neurones « miroir », qui s’activent aussi bien quand nous vivons une situation que simplement quand nous y pensons !

06/12/2012
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Vaincre le conditionnement

Pratiquer la pleine conscience, c’est accepter d’être simplement et totalement présent. 

Pour être présent le mental doit être disponible, à l’écoute de tous les changements qui surviennent de l’extérieur (images, sensations) mais aussi de l’intérieur (idées, émotions, sensations physiques etc.). Dans quel but doit-on développer cette vigilance ? Afin de rompre le cercle « vicieux » du conditionnement involontaire auquel nous sommes soumis en permanence.
Car comme l’ont prouvé les Théories Comportementales Cognitives (qui d’une certaine manière ont débuté avec Pavlov), nos comportements sont pour la plupart une réaction « apprise » à un certain contexte, un conditionnement. Ce mécanisme fait appel au fonctionnement fondamental de notre cerveau : les réseaux de neurones. Les neurones sont des machines schématiquement très « simples », qui en fonction d’un signal d’entrée produisent au-delà d’un certain seuil de stimulation un signal de sortie. Le niveau de déclenchement de ce seuil est abaissé par l’apprentissage: plus un réseau de neurone est stimulé, plus il réagit facilement à un certain signal. Ils possèdent de nombreuses autres propriétés qui seraient trop longues à détailler ici (à supposer que nous en ayons la compétence !).
Ce qu’il faut retenir, c’est que schématiquement, un traumatisme par exemple, va venir « créer » des circuits neuronaux qui vont interférer avec les réseaux codant nos réactions normales. Par exemple si je suis attaqué par un chien qui me mord violemment, la simple vue d’un chien va désormais provoquer chez moi une réaction de peur et de fuite. Car d’une certaine façon et suite au traumatisme, le circuit « chien = morsure = douleur = fuite » s’est inscrit dans mon cerveau et à cause de l’intensité de l’évènement, « prend le dessus » sur la réaction « normale ».
Les thérapies brèves comme l’hypnose exploitent ce mécanisme et vont pouvoir – par le biais de la transe hypnotique – agir sur ce schéma en modifiant la nature de cette association : création par la métaphore d’une association plus positive, diminution de l’intensité de la réaction en faisant revivre au patient le traumatisme « à distance », comme si par exemple il le voyait « projeté » sur un écran … les protocoles sont nombreux, efficaces, et reposent tous sur l’idée de « modifier » ce circuit d’associations problématiques.
Avec la méditation de Pleine Conscience (on y revient enfin après ce détour !), il s’agit de développer notre capacité de vigilance pour éduquer notre esprit à identifier le plus en amont possible l’émergence de ces réactions « inefficaces ». Ainsi, grâce à la Pleine Conscience, je suis capable de ressentir immédiatement les résurgences de ce traumatisme et l’arrivée du stress liée à la simple vue du chien, qui peut se manifester au début par une très légère sensation physique de resserrement au niveau de la poitrine par exemple, et de tout de suite l’identifier mentalement, pour appliquer une technique de détente ou de relâchement (respiration ventrale profonde), pensée « antidote » etc. Il est d’ailleurs surprenant de constater à quel point le simple fait de noter objectivement cette sensation (« peur », « stress »), lui fait perdre de son intensité !
A contrario, si nous n’identifions pas assez tôt cette réaction naissante, elle se développe et se renforce encore plus dans notre esprit (la répétition renforce l’apprentissage).
Il est donc important d’appliquer ce mécanisme aussi souvent que possible pour ré-éduquer notre cerveau et modifier positivement nos comportements !
Voilà la clé du «pouvoir » du moment présent. Avec cette vigilance et cette « présence », non seulement nous pouvons atténuer les mécanismes inefficaces qui nous animent, mais aussi bien-sûr éviter que de nouveaux mécanismes néfastes s’installent.
C’est ce que les bouddhistes appellent : « le chemin de la cessation de la souffrance », la 4ième «Noble Vérité », qui constitue le « noble sentier octuple » : vision correcte, pensée correcte, parole correcte, action correcte, profession correcte, effort correct, attention correcte et contemplation correcte …
Autant de promesses (qui sont aussi des moyens !) de ce que vous pouvez atteindre en développant la Pleine Conscience, ou vigilance du moment présent.

06/12/2012
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Il n’y a rien à apprendre

« En fait il n’y a pour toi aucun véritable enseignement à ressasser ou à t’approprier. Comme tu ne crois pas en toi, tu fais tes bagages et pars en visite chez les autres à la recherche du zen, du tao, de mystères, de prises de conscience, en quête du Bouddha, de maîtres, d’instructeurs. Tu penses que la est la recherche de l’ultime et tu en fais ta religion. Mais tu es comme un coureur aveugle. Plus tu cours, plus tu t’éloignes. Tu ne fais que t’épuiser, et pour quel bienfait en fin de compte ? » (Fo Yan, maître zen, cité par Jack Kornfield dans son excellent livre « après l’extase la lessive »).

Simplicité de la « présence ». Rien d’autre.

06/12/2012
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La quête du Bonheur

« Quand je suis allé à l’école, ils m’ont demandé ce que je voulais faire quand je serai grand, j’ai écrit « heureux ». Ils m’ont dit que je n’avais pas compris la question, j’ai répondu qu’ils n’avaient pas compris la vie ».(John Lennon)

Le Bonheur, voilà notre quête.

On peut lui donner différents noms : « amour », « amitié », « santé », « succès », « richesse » … mais au fond, nous voulons simplement être heureux.

Les bouddhistes appellent ce bonheur « Sukkha ».   Bouddha le définit sobrement comme l’absence de souffrance. En négatif, car une fois toute forme de souffrance (dukkha) disparue, il reste notre nature profonde, qui ne désire rien, qui ne haït pas, qui ne s’illusionne pas (désir, haine et ignorance sont les 3 racines de la souffrance selon le bouddhisme)…

Profondément « satisfaite », donc heureuse.

Ce Bonheur ne dépend pas de causes extérieures à nous.

Bouteille à moitié pleine, bouteille à moitié vide …

Comment ne pas citer ces enfants d’Afrique ou d’Inde qui ne possèdent rien, parfois orphelins et qui pourtant sourient. Comment ne pas penser en contraste à ces personnes comblées matériellement, entourées d’amis, et qui pourtant s’enferment dans la dépression allant parfois jusqu’au suicide ? Plus « scientifiquement », des études récentes ont montré que le niveau de satisfaction d’étudiants en « bonne » santé était à peine meilleur que celui d’étudiants tétraplégiques, que les gagnants du loto retrouvaient leur niveau de satisfaction d’avant, en moyenne 1 an après le tirage qui était censé « changer » leur vie …

Enfin comment ne pas évoquer cette merveilleuse histoire citée par Matthieu Ricard d’un « homme tronc » vivant au Bhoutan dans une petite hutte, posé sur un support au-dessus d’un ruisseau évacuant ses déchets, et resplendissant de sérénité au point qu’il est devenu un soutien spirituel pour les villageois cherchant du réconfort ?

La qualité de notre vie dépend de notre « regard », c’est-à-dire de l’interprétation de notre mental sur ce qui nous vivons. La méditation de pleine conscience nous aide à modifier efficacement ce regard: bienveillance à l’égard des autres et de nous-même, absence de jugement, simplicité …

Le secret ?

Etre …

Simplement présent, ici et maintenant.

06/12/2012
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Métaphore et changement


La métaphore est un outil puissant de changement.

Le bouddhisme japonais zen utilise les koans, que le maître soumet à l’élève pour le forcer à sortir du mode de fonctionnement limitant d’une pensée dualiste. L’hypnose l’utilise en thérapie pour suggérer au patient de nouveaux processus de pensée « efficaces ». La métaphore nous guide subtilement vers l’évolution en évitant la résistance du mental conditionné.

Ecoutons cette histoire du folklore suédois : « une jeune (et bien-sûr magnifique !) fille a été donnée en mariage par son père à un
terrible dragon. Terrifiée par la perspective de la nuit de noce, elle va demander conseil à une vieille femme réputée pour connaître très bien les Hommes. Cette dernière lui conseille d’enfiler 10 robes de mariée l’une sur l’autre. La nuit de noce venue, le dragon demande à la jeune fille de se déshabiller : « d’accord, mais à chaque fois que j’enlève une robe, tu dois toi aussi enlever une couche d’écaille ». Le dragon s’exécute, robe après robe. Très vite, la douleur devient insupportable. Il ne peut retenir ses larmes. La jeune fille est surprise – presque émue – de voir le terrible dragon pleurer ainsi devant elle et révéler sa faiblesse. Cependant elle reste inquiète, il ne lui reste plus qu’une robe … Mais au moment où le dragon enlève sa dernière couche d’écaille, le miracle se produit et il se transforme en beau et merveilleux prince. «

Cette histoire est une métaphore de l’évolution spirituelle et du processus thérapeutique. En pratiquant la méditation, nous nous allégeons de toutes ces couches de conditionnement accumulées au cours de la vie et qui nous éloignent d’un rapport équilibré avec le monde et avec nous-même. Le processus est douloureux, libérant de puissantes émotions enfouies profondément, nous obligeant à faire face sincèrement et courageusement à nos propres limites. Mais au bout du chemin nous attend un immense soulagement et le spectacle éblouissant d’une vie étonnante de lumière quand elle est observée directement, sans le filtre terne et déformant du mental conditionné.