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Assoc. Française de méditation de Pleine Conscience

« Je ne sais qu’une chose, c’est que je ne sais rien » (Platon) – Regard en Pleine Conscience

« Je ne sais qu’une chose, c’est que je ne sais rien » disait Platon.

J’ai mis du temps à comprendre cette phrase. J’ai longtemps pensé qu’il s’agissait d’une sorte de louange de l’humilité, l’homme de « savoir » prenant conscience au fur et à mesure de son exploration intellectuelle de l’immensité de son ignorance.

Mon exploration personnelle et récemment le livre de Paul Watzlawick, la Réalité de la Réalité ont éclairé ma compréhension.

Dans ce livre, il met l’accent sur la notion de « ponctuation », qui permet de mettre en évidence l’importance du contexte et de la temporalité dans notre compréhension d’un message.
Ses exemples sont multiples.

Des blagues d’abord :
« un rat de laboratoire qui se vante : j’ai appris à mon expérimentateur à me donner de la nourriture à chaque fois que j’appuie sur le levier ! »

« Un vieil homme qui arrive au Ciel et y croise une vieille connaissance avec une superbe jeune femme assise sur ses genoux :
– Ah c’est ta récompense ?
– Non, je suis sa punition ! »

Puis l’exemple des relations amoureuses entre soldats américains et jeunes anglaises après la seconde guerre. Dans la culture américaine du flirt, le baiser arrive assez vite, alors que chez les anglaises il précède la consommation de la relation. Donc si le soldat américain embrasse l’anglaise au 2ième ou 3ième RDV, celle-ci prend peur, choisissant soit de fuir, soit de passer à l’étape qui vient selon elle juste après … laissant au soldat le choix de la considérer comme hystérique ou nymphomane …

Comme le disait Einstein : « c’est la théorie qui décide de ce que nous sommes en mesure d’observer ».

Notre compréhension du monde est bel et bien déterminée par notre « modèle » de perception comme le montre les quelques exemples plus haut. C’est une autre façon de démontrer à quel point nos conditionnements peuvent influencer la façon dont nous percevons notre environnement.

Dans la communication, le langage est un exemple flagrant de cette « limite » (j’en parlais dans un post récent, mettant l’accent sur les limites de notre langue pour rendre compte des nuances infinies de nos ressentis).

Paul Watzlawick cite quant à lui des problèmes de traduction célèbres, certains ayant provoqué des incidents diplomatiques important à cause de la simple inversion de 2 mots, ou d’une virgule mal placée qui modifiait l’intention de l’intervenant.

Tous ces exemples nous montrent les limites de notre mental et l’influence décisive de nos conditionnements sur notre perception.
Dès lors, la phrase « je sais que ne sais rien » prend tout son sens.

Dès que nous fonctionnons au niveau du mental, nous sommes forcément dans une interprétation hautement subjective du monde. C’est notre vérité – tout au plus.

Alors comment faire ? Comment essayer de bâtir des fondations solides pour notre vie et notre Bonheur si notre mental nous donne une vision nécessairement biaisée du monde ?

Une solution peut-être: quitter le monde du « savoir », pour revenir au monde de « l’être ». Agir en conscience dans son corps et non plus penser son action.

Bref : laisser se manifester l’intelligence du corps par la pratique de la Pleine Conscience.

Enfin … ce n’est que mon opinion qui ne remplacera jamais votre pratique … 😉

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