AFPC

Assoc. Française de méditation de Pleine Conscience

Le karma de monsieur Schkoumoune

Sans rentrer dans les considérations que nous pourrions qualifier de mystiques et qui dans une certaine mesure font appel à la foi ou à l’expérience directe, le karma qualifie les conséquences de nos actes et même de nos intentions sur notre vie.

Compte-tenu de l’interdépendance de tous les phénomènes, chacune de nos actions (voir même intention) laisse une empreinte parfois subtile sur le monde qui nous entoure, empreinte qui est naturellement de la même « nature » que notre action.

Par exemple, si vous traitez mal une personne, il y a fort à parier que vous allez « semer » du ressentiment et de manière plus ou moins directe vous serez donc confronté aux fruits du ressentiment que vous avez semé : vengeance, mauvais traitement en retour etc.

Parfois le fruit de votre action est très manifeste et très évidemment lié à l’action initiale comme dans l’exemple ci-dessus, c’est ce que j’appelle le Karma « direct ».

Mais parfois, c’est beaucoup plus subtil et à peine discernable, je parle alors de karma « indirect ».

Par exemple le simple fait de maltraiter verbalement une personne, implique deux choses :

–          D’une part que vous êtes dans un état d’esprit globalement négatif et agressif

–          Et que cet acte vient encore renforcer cette tendance de votre état d’esprit

Il est alors fort probable que ce contexte « intérieur » vous rende plus susceptible d’être confronté à ce genre de réaction en retour.

En effet, l’attitude des gens à notre égard est très dépendante de ce que nous « dégageons ».  Certaines de nos attitudes sont très évidentes à interpréter consciemment (un visage tiré vers le bas, des yeux tristes, un corps agité, une insulte …), mais l’impression que nous laissons sur nos interlocuteurs est parfois totalement inconsciente, à la fois pour ceux qui la perçoivent et pour nous qui la provoquons: par exemple la tonalité ou les fluctuations de notre voix, le choix de l’association de certains mots, le rythme de nos phrases, la tonicité de la peau, les différences d’amplitude des gestes etc.

Tous ces petits indices imperceptibles « consciemment » pour nous et nos interlocuteurs sont le reflet fidèle de notre état intérieur et finissent par influencer grandement le déroulement de nos vies.

Certaines personnes se retrouvent alors dans des situations qui les emmènent à penser: « je ne comprends pas, il ne m’arrive que des problèmes ! » ou « je ne suis pas né sous une bonne étoile ».

Imaginons cette petite fiction :

Monsieur « Schkoumoune » vient de ne pas pouvoir se rendre à temps à un entretien d’embauche parce que sa voiture qu’il vient juste de faire réparer est retombée en panne sur le chemin de l’entretien !

Il n’est pas conscient que la manière dont il a dit bonjour il y a 2 semaines au garagiste censé réparer sa voiture a peut être décidé de son degré d’implication et de sérieux, responsable de la nouvelle panne à laquelle monsieur « Schkoumoune » est confronté aujourd’hui et qui va prolonger son chômage de quelques mois ! Et que cette manière de dire bonjour était elle-même directement liée à un état d’esprit négatif renforcé par le comportement peu avenant du boulanger qu’il avait rencontré juste avant d’arriver au garage, boulanger qui de son côté n’avait pas apprécié le visage légèrement fermé que monsieur « Schkoumoune » avait quand il est venu acheter son pain … visage légèrement fermé lié à une altercation le matin même avec sa fille, parce qu’il lui avait demandé un peu brusquement et maladroitement «c’est quoi cette soirée où tu vas ce soir ? » et qu’elle lui avait mal répondu « ça te regarde pas, tu m’emmerdes avec tes questions ! », réaction qu’il avait interprété comme une remise en question de son autorité paternelle et qui l’avait renvoyée à son enfance et ses relations conflictuelles avec son père … d’où le visage fermé mal apprécié par le boulanger … qui avait encore plus affecté monsieur « Schkoumoune », qui avait décidé son « bonjour » peu avenant, qui n’avait pas incité le garagiste à un travail attentionné et motivé, d’où le problème mécanique mal solutionné et la nouvelle panne !

Ce n’est qu’un exemple mais qui montre l’interdépendance subtile de certains évènements.

En affinant notre « vigilance », nous approfondissons couche par couche cette compréhension de la subtile interdépendance de tous les phénomènes et nous prenons conscience de l’impact positif sur nos vies de tout le travail de « nettoyage intérieur » mené à travers la méditation de Pleine Conscience.

D’une certaine manière, au fur et à mesure que nous affinons notre « boussole », nous devenons de bien meilleurs navigateurs vers le Bonheur !

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