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Assoc. Française de méditation de Pleine Conscience

La place de la spiritualité dans la méditation de Pleine Conscience

De nombreuses personnes ont une approche « spirituelle » de la méditation. Dans mes sessions je n’aborde pas directement cette question pour respecter les croyances de chacun.

Cependant les grandes traditions méditatives sont toutes à ma connaissance, « spirituelles ». Cette question est donc centrale dès lors que l’on s’intéresse à la méditation …

Commençons par le début : à quoi fait-on référence quand on évoque la notion de spiritualité ? Et bien il semble que nous fassions référence à ce qui transcende notre monde, notre corps et ses lois physiques classiques.  Ainsi il semblerait que la « pulsion » spirituelle (et religieuse), prenne d’une certaine manière sa source dans l’intuition humaine des limites de notre mental rationnel.

Le lien avec l’approche méditative devient donc évident. La méditation vise précisément à s’affranchir du mental pour atteindre un état de « calme mental » permettant la « vision profonde » (approche bouddhiste), c’est-à-dire une modification profonde de notre conscience du monde (forme de restructuration cognitive comme dirait la Pleine Conscience inspirée des thérapies cognitives comportementales).

De ce point de vue la méditation est donc « par essence » spirituelle.

Ce qui diffère cependant c’est l’interprétation que l’on peut faire de l’expérience vécue une fois atteints ces états de calme mental … S’agit-il simplement d’un état de conscience modifié, totalement compatible avec ce monde matériel ou change-t-on de cadre pour basculer dans une autre « dimension » que certains qualifient de « spirituelle » ?

La science physique moderne nous apporte quelques éléments de réponse …

Depuis le début du 20ième siècle la physique a en effet été confrontée à des découvertes qui sont venues bouleverser totalement notre conception du monde.

La première est celle d’Einstein avec la relativité, qui a découvert que la vitesse de lumière était une constante qui ne dépendait pas du référentiel. Pour faire simple, si vous marchez sur un tapis roulant en allant dans le même sens que lui, et bien par rapport au sol vous aurez une vitesse égale à celle du tapis + la vôtre, vos 2 vitesses s’ajoutant. Par contre si vous aviez une torche dans la main et que vous l’allumiez sur le tapis, la vitesse de la lumière perçue depuis le sol ne changerait pas ! La vitesse de la lumière est une constante et c’est la vitesse maximale atteignable.

Ce même monsieur a également découvert que le temps se contractait à des vitesses élevées. Très concrètement, une horloge embarquée dans une fusée affiche un retard à son retour sur Terre ! Autre preuve : certaines particules atomiques qui ont une durée de vie théorique connue « vieillissent » moins vite que prévu car elles se déplacent à des vitesses proches de celle de la lumière ! Et ce ralentissement du temps correspond exactement à la prévision d’Einstein … enfin, toujours aussi spectaculaire, il a découvert que bien que la lumière n’ait pas de masse (les photons n’ont pas de masse), et bien elle est tout de même sujette à la gravité, ce qui est en totale contradiction avec notre bon vieux Newton … ceci étant lié à l’équivalence entre la masse et l’énergie, le fameux : E=MC².

Bref … il aurait été brulé pour moins que ça il y a quelque centaines d’années ! 😉

Alors où s’arrête notre monde « rationnel », où commence le monde « spirituel » ?

Même si nous trouvions toutes les lois pour expliquer les « bizarreries » constatées dans les modèles physiques actuels (quantiques, relativité, unification de toutes ces lois), cela ne répondrait pas à la question de l’origine: d’où vient cette énergie ?

Le seul moyen de répondre à cette question est de changer de paradigme et d’accepter qu’il existe une « réalité » qui n’est pas soumise à la notion de « début » ou de « fin » …

De la même manière, la physique quantique est confrontée à un terrible dilemme : il semblerait que le principe de localité (1 entité ne peut être physiquement qu’à un endroit à la fois) n’est pas vrai, car certains photons  « jumelés » prennent instantanément le même état alors qu’ils sont physiquement éloignés !

Récapitulons … la physique moderne nous dit : il existe au moins un élément qui n’est pas soumis à la notion de début et de fin, certains éléments sont liés comme une seule et unique entité malgré la distance qui les séparent …

Alors est-on encore dans la science ou peut-on dors-et-déjà parler de spiritualité ?

Par ailleurs la physique n’a toujours pas d’explication pour « lier » entre elles les différents modèles du monde. Ainsi elle ne sait pas pourquoi au niveau atomique les atomes suivent certaines lois (physique quantique), alors qu’un objet constitué de ces mêmes atomes suit des lois totalement différentes, les unes ne pouvant être déduites des autres !

Pour mettre un mot sur ce phénomène les scientifiques introduisent la notion « d’émergence » …

Alors pourquoi ne pas imaginer que la spiritualité est un niveau « émergent » par rapport à notre monde rationnel – de la même manière que la physique quantique est un niveau « émergent » par rapport aux lois de la physique newtonienne et relativiste – niveau qui serait donc soumis à des lois totalement différentes de celles que nous connaissons, sans que les unes ne puissent être déduites des autres ?

Il deviendrait donc possible de méditer à « plusieurs » niveaux, soit matériel, soit spirituel.

A méditer … 😉

Julien.

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